Colombie : visite de Medellín

Colombie : visite de Medellín

Colombie : 3 jours à Medellín

Depuis Bogotá, nous sommes montés à bord d’un bus de jour en direction du Nord-Ouest du pays et la deuxième plus grande ville de Colombie, Medellín.

Pour l’anecdote, c’était le jour du match amical Belgique-Egypte. Nous avons eu la chance de suivre la première mi-temps au milieu du terminal de bus à Bogotá. Jusque-là, tout se passait bien … puis les problèmes avec le bus ont commencé. Une heure de retard, le WIFI qui était censé fonctionner (ce qui est rare en Amérique du Sud), ne fonctionnait pas … puis rapidement on s’est rendu compte que le trajet allait durer beaucoup plus longtemps que prévu. Au lieu d’arriver à 22h à Medellín, nous sommes arrivés à notre hôtel à … 3h du matin !! Ce 6 juin fera partie des pires journées de ce voyage. Toute une journée dans le bus ! En plus de ce trajet interminable, il faisait caillant (la clim à la colombienne …) et la route était on ne peut plus sinueuse !! A tel point que la petite gamine derrière nous a mis une petite tanne discrètement au milieu du couloir du bus. Heureusement, nous étions quelques rangs devant 😉

Visite de Medellín, symbole du renouveau colombien

Dans les années 80-90, Medellín était considérée comme la ville la plus dangereuse au monde. Et pour cause, à titre d’exemple, en 1991, Medellín a recensé plus de 6000 homicides et des centaines d’attaques à la bombe. Des chiffres qui font froid dans le dos et qui sont en grande partie l’œuvre des sicarios, ces tueurs à gage se déplaçant à moto. Les sicarios exécutaient des cibles sous les ordres des barons de la drogue.

Medellín, c’est également la ville de Pablo Escobar. Il a grandi ici et y a développé son cartel. A l’époque, le cartel de Medellín était considéré comme le plus gros exportateur de cocaïne au monde, principalement aux USA. Pour lutter contre l’extradition des narcotrafiquants vers les USA, Escobar et son cartel ont livré une guerre sans pitié envers le Gouvernement colombien, instaurant un climat de terreur dans tout le pays. Les années précédant sa mort (en 93), Escobar se battait également contre le cartel de Cali. Les balles volaient de partout et Medellín était probablement la dernière ville au monde où un touriste aurait souhaité s’aventurer.

25 ans plus tard, Medellín, a bien changé ! La ville est en plein renouveau. Preuve en est, l’explosion du tourisme. Aujourd’hui, les gens viennent des quatre coins du monde pour visiter Medellín et sa magnifique région vallonnée et verdoyante, réputée pour son café.

Nous y sommes restés 3 jours. Retour sur notre visite de Medellín !

REAL CITY TOUR MEDELLÍN, notre visite du centre-ville

Tout comme pour notre visite de Bogotá, nous avons opté pour le tour de ville à pied, le Free Walking Tour de Medellín.

En compagnie de notre guide et d’une vingtaine de Gringos, le surnom donné aux étrangers et plus particulièrement aux Américains en visite en Amérique du Sud, nous avons parcouru le centre-ville de Medellín. Durant 4 heures, nous avons visité les principales places en écoutant les récits de notre guide. Qu’avons-nous appris de cette visite ?

  • Le sujet Escobar reste plus que tabou à Medellín (partout en Colombie d’ailleurs). Notre guide n’a jamais prononcé sans nom, même lorsque nous étions dans des endroits clos. Dans les quartiers les plus pauvres, certaines personnes le vénèrent encore pour l’argent qu’ils ont reçu de sa part. Partout ailleurs, c’est l’inverse. D’après notre guide, chaque famille, quelle que soit sa classe sociale, a été touchée par les meurtres et attaques qu’a connus la ville durant ses années noires. Les cicatrices restent ouvertes. C’est pourquoi, il est encore très difficile d’en parler.
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  • La politique est toujours aussi taboue en Colombie. De nouvelles élections présidentielles auront lieu dans le courant de ce mois de juin. C’est la première fois dans l’histoire que des élections se déroulent aussi bien, sans violence, tentative d’assassinat, etc. Nada. Par contre, lors de la visite, notre guide a utilisé des noms de code pour évoquer certains candidats à la Présidence. En public, elle préférait ne pas prononcer leur nom de peur que les gens autour puissent entendre et s’imaginer ce qu’elle est entrain de raconter. La majorité de la population ne parle pas anglais. Cela pourrait créer des malentendus et en Colombie, mieux vaut éviter.
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  • Paisa, c’est le surnom des habitants de Medellín et de la région. Notre guide nous en a parlé en long et en large. Des gens généreux, chaleureux et ouverts qui vont volontiers à la rencontre des autres, et des touristes en particulier. Durant notre séjour à Medellín, nous avons pu nous en rendre compte, particulièrement avec les chauffeurs de taxi & Uber qui s’intéressaient à nous et aimaient échanger, bien davantage que dans d’autres grandes villes sud-américaines. Les Paisas sont des gens fiers de leur région, de leur ville et de leurs coutumes. Enfin, les Paisas se disent heureux, ça se lit sur leur visage, ils profitent de la vie. Chaque événement est fêté dignement. Pourtant, au vu de tous les problèmes qu’a connus la ville ces dernières décennies, on pourrait penser le contraire. Notre guide nous a expliqué que les Paisas avaient la mémoire courte et oubliaient rapidement. Ceci explique cela !
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  • Ok Medellín est en plein renouveau. Le tourisme s’y développe à grandes enjambées … Mais cela n’en fait pas pour autant la ville des bisounours ! Après 19h30, il faut être extrêmement vigilant, même dans le centre-ville où il vaut d’ailleurs mieux éviter de s’y balader dès la nuit tombée. Durant notre visite, nous avons été témoins de plusieurs arrestations et fouilles policières. La police est par ailleurs ultra présente, ce qui rassure quelque peu.
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  • Le milieu de la prostitution doit être bien caché en Amérique du Sud, tant nous n’avons quasiment rien vu. A Medellín, nous n’aurions probablement rien remarqué sans l’aide de notre guide … à chaque coin d’église se trouvent des prostituées. Des endroits stratégiques en face desquels se sont construits des hôtels de passe. Pourquoi près des églises ? Les hommes s’y rendent après l’amour pour demander pardon 🙂

Sur la gauche de l’église

Parmi les endroits visités de Medellín, la place qui nous a le plus plu est la Plaza Botero. Cette place doit son nom à l’artiste colombien Fernando Botero, dont nous avions visité le musée à Bogotá. Ce peintre-sculpteur provient de Medellín et a légué à la ville quelques-unes de ses œuvres qui sont exposées sur cette place.

Sur la Plaza San Antonio se trouvent deux autres statues de Botero. Il s’agit de la même œuvre. Sur la gauche, la statue originale après avoir subi une attaque à la bombe en 93, tuant au passage une cinquantaine d’innocents. Sur la droite, la statue rénovée dans son état initial. Ces deux statues sont posées côte à côte à l’endroit même où a explosé la bombe, en signe de mémoire mais aussi de renouveau et d’espoir pour Medellín et ses habitants.

PAISA ROAD TOUR (ESCOBAR TOUR), sur les traces de Pablo

Le deuxième jour à Medellín, nous avions réservé un tour pour en savoir davantage sur les années Escobar. On nous avait recommandé ce tour avec Paisa Road qui, comparativement aux autres agences, se voulait plus neutre dans sa façon de raconter les événements et mettait moins l’accent sur le côté voyeurisme de la visite.

Durant 4 heures, nous avons parcouru Medellín à bord d’une petite camionnette en visitant plusieurs endroits, dont certains ayant appartenu à Escobar. Durant les trajets, des vidéos documentaires retraçant la vie d’Escobar étaient diffusées sur écran.

Premier arrêt, cet immeuble situé dans le quartier Poblado de Medellín, la Résidence Monaco, un immeuble de 8 étages où vivaient seulement 5 membres de la famille Escobar. Suite à un attentat à la bombe survenu dans la rue en face de l’immeuble, il a été aussi vite déserté. Il n’a jamais été racheté et est toujours dans le même état aujourd’hui. Des policiers le surveillent en permanence pour éviter la présence de pilleurs qui espèrent toujours mettre la main sur une cachette remplie d’argent.

Deuxième arrêt, la vierge Marie, surnommée la vierge des tueurs. C’est un lieu de prière situé à côté d’une grande route et dans lequel les sicarios (tueurs à gage à moto) venaient prier et demander à la vierge de leur donner la force d’exécuter leur cible.

Troisième arrêt, le cimetière de Medellín et la tombe de la famille Escobar, qui bizarrement est toujours bien fleurie. Dans ce cimetière reposent d’autres narcotrafiquants tristement célèbres en Colombie, dont Grizelda. D’après notre guide, « la reine de la coca », était bien plus puissante et dangereuse qu’Escobar.

Quatrième arrêt, la maison dans laquelle Escobar a été abattu en décembre 93. Toujours d’après notre guide, la version officielle sur la mort d’Escobar, qui est la même que celle racontée dans Narcos, ne serait pas la vérité. Le Gouvernement colombien nous cacherait la véritable histoire. Les rapports des médecins légistes ne coïncideraient pas avec les photos montrant Escobar mort sur le toit de la maison.

Après cette visite, plusieurs questions restaient sans réponse. Mais ce n’est pas la faute au guide, simplement du fait qu’il n’y existe pas de réponse, pas de vérité … La visite nous a tout de même permis d’en savoir davantage sur l’histoire et sur les problèmes qu’engendrent les trafics de drogue en Colombie.

Les moyens de transport à Medellín

Medellín est la seule ville du pays possédant un métro. C’est LA fierté de ses habitants. Durant notre visite du centre-ville, la guide nous a expliqué que pendant toutes les années noires, les Paisas gardaient le moral grâce à la construction de ce moyen de transport.

De plus, Medellín a développé un circuit de télécabines permettant de rejoindre facilement et rapidement les hauts des collines avoisinantes. Nous avons emprunté la Linea L, la ligne du Nord nous conduisant jusqu’au Parque Arvi. La vue était sympa mais nous avions préféré notre première expérience à La Paz.

Faire la fête à Medellín, le quartier Poblado

Poblado, c’est le quartier touristique de Medellín, là où loge une bonne partie des backpackers. En soirée, c’est un quartier sécurisé où les touristes peuvent tranquillement prendre un verre et sortir jusque tard dans la nuit. Nous y sommes allés notre dernier soir à Medellín mais ça ne nous a pas particulièrement plu. Hormis la musique latine, on se serait davantage cru à Majorque qu’en Colombie.

Nous logions dans le quartier Laureles. Si vous devez visiter Medellín, c’est un endroit qu’on vous recommande. Qui plus est idéalement situé, c’est un quartier calme, sûr et résidentiel dans lequel se trouvent de chouettes bars et restaurants.

Suite de notre visite de la Colombie

Medellín se situe dans le Nord-Ouest de la Colombie, à proximité avec la Zona Cafetera, la région des cafés. De Medellín, nous avons pris un bus en direction de Jardín, un petit village typique colombien.

Des paysages extraordinaires à découvrir très prochainement sur notre blog.

Merci de nous suivre

Harry & Morgane 🙂

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