Bolivie : visite de Potosí
BOLIVIE – Visite de Potosí
A la découverte de la Bolivie – Mini-séjour à Potosí
Après cette excursion dans le Sud-Lipez bolivien, nous avons pris la route du Nord du pays. 4 h de bus pour rallier Potosí depuis Uyuni. Nous appréhendions cette nouvelle ville au vu de ce que nous avions vu à Uyuni. D’autant plus que nous étions assez déçus de devoir faire une croix sur la ville de Sucre, réputée pour être une des plus belles de Bolivie. La situation ne semblait pas s’améliorer. Nous aurions pu trouver une alternative pour rentrer dans la ville mais il aurait alors fallu en ressortir quelques jours plus tard, et au vu de ce que nous entendions autour de nous, autant ne pas prendre de risque !
Potosí, tout le contraire d’Uyuni, une ville très agréable
Nous sommes arrivés début d’après-midi à notre auberge en compagnie de Sébastien & Una. Una souhaitait tout de même prendre la route de Sucre, nous avons donc visité le centre de Potosí avec Sébastien.
À notre grande surprise, la promenade dans les petites ruelles de cette ancienne ville coloniale était très agréable. La place principale, La Plaza 10 de Noviembre, est entourée d’édifices à l’architecture somptueuse, dont la cathédrale, monument historique, au sommet duquel nous avons été récompensés par une superbe vue sur la ville et sa célèbre colline, le Cerro Rico.
Potosí, la ville de l’argent et des contrastes
Construite à 4000 m d’altitude, la ville de Potosí est connue mondialement pour l’argent qu’elle extrait de sa colline, le Cerro Rico. Cerro Rico signifie « montagne riche ». Cette colline doit son nom au précieux minerai qui la compose, l’argent. Ce minerai est encore extrait aujourd’hui dans des conditions abominables. Ces conditions de travail contrastent complètement avec la richesse et la beauté du centre historique de la ville. La visite des mines est d’ailleurs devenue l’attraction principale de la ville. Une attraction qui n’est pas donnée à tout le monde…
Bien qu’elle ne fût pas recommandée pour les personnes claustrophobes, encouragés par Sébastien, nous avons réservé une excursion d’une demi-journée pour se rendre dans les mines. Après tout, si on est là, autant vivre des expériences hors du commun comme celle-ci. Il ne s’agit pas d’une mine touristique, mais d’une mine en activité dans laquelle travaillent des milliers de Boliviens dans des conditions exécrables.
Départ tôt le matin, nous nous arrêtons une première fois pour nous équiper : pantalon, veste, bottes, casque, lampe frontale. Nous voici habillés en vrais mineurs ! Sur le chemin de la mine, nous faisons encore escale dans une petite échoppe pour y acheter de la dynamite … oui, de la dynamite, tout normal, … des grandes bouteilles de soda et des feuilles de coca. Tout ceci sera pour offrir aux mineurs que nous allons croiser durant notre visite.
Nous montons jusqu’à 4400m où se situe l’entrée de la mine. Après quelques rapides explications, « Vamos Vamos » et nous partions dans la mine pour un tour d’une heure et demi. A peine une dizaine de mètres plus loin, Harry a fait demi-tour. Il n’a pas pu. Il ne le sentait pas spécialement à la base mais une fois entré dans ce tunnel, avec le bruit autour, l’obscurité, les chariots qui dévalent les rails, … il a été pris de panique et a préféré ressortir directement plutôt que de faire une crise quelques minutes plus tard. Morgane, quant à elle, a poursuivi la visite avec Sébastien et le reste du groupe.
A certains moments, ils étaient obligés de courir dans les tunnels pour éviter les chariots et ne pas déranger les mineurs. Avec l’altitude et le manque d’oxygène, ils étaient vite à bout de souffle. De plus, par moment, ils pouvaient entendre le bruit des explosifs dans les tunnels voisins. Sensations garanties !
L’espérance de vie des mineurs est diminuée de 10 à 15 ans essentiellement à cause des gazes qu’ils respirent dans la mine. Morgane a eu l’occasion d’échanger avec quelques mineurs, dont un qui travaillait dans la mine depuis 15 ans, il avait 30 ans mais en paraissait 50 !! Les mineurs sont payés la misère en fonction de ce qu’ils récoltent. D’après nos calculs, un mineur gagne approximativement 200€ /mois.
La visite de la mine est une expérience inoubliable. On en repart à la fois choqué et révolté que ce genre d’endroits puisse encore exister aujourd’hui.
Potosí, ville classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, pour combien de temps encore ?
De par son passé colonial dû à la découverte de l’argent, la ville de Potosí fût pendant des années la plus grande et la plus riche des Amériques. Aujourd’hui, elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Lors de notre passage, nous avons visité la Casa de la Moneda, le musée de la monnaie. Cette visite nous a permis d’en apprendre davantage sur l’histoire de la ville et son passé sous la dépendance de l’Empire espagnol.
D’après la guide locale, il est temps de visiter Potosí et de profiter de ce que la ville a à nous offrir car sa richesse s’éteint peu à peu. En effet, d’un côté, les activités dans les mines diminuent chaque jour un peu plus les ressources de la colline. D’un autre côté, les bâtiments coloniaux du centre-ville ont tendance à disparaitre peu à peu au profit de la modernisation. La ville perd donc de sa merveille et d’ici quelques décennies, elle aura probablement perdu son inscription au Patrimoine de l’UNESCO.
En attendant, nous avons apprécié notre visite à Potosí. Elle nous a permis d’en savoir plus sur l’histoire de la Bolivie. Une chouette découverte sur notre parcours.
L’accès à Sucre étant définitivement fermé, nous décidons de mettre le cap sur La Paz pour quelques jours dans la plus grande ville du pays. Una et Sébastien nous accompagnent. Notre aventure se poursuit désormais à 4.
Merci de nous suivre,
A très bientôt pour la découverte de La Paz et les aventures extrêmes de ses environs.
Harry & Morgane