Nullarbor & Red Center
Le Nullarbor et notre road trip dans l’Outback
La traversée du Nullarbor
En quittant Esperance, nous pensions être partis pour 5 jours de conduite non stop sous un soleil étouffant. Après 200km seulement, le van nous a fait quelques petites frayeurs. Du coup, hors de question de risquer de prendre la route en sachant que le prochain garage ne se trouvait qu’à quelques 1200km de nous. Nous étions à Norseman, il était 10h du matin le dimanche … et pour avoir l’avis d’un garagiste, nous devions attendre le lundi. Embêtant, car à Norseman, il n’y a … rien. Cela dit, nous sommes restés et avons véritablement entamé la traversée du Nullarbor le lendemain matin après un rapide contrôle du van qui s’est avéré positif.
En route, de longues lignes droites interminables, dont la plus grande du pays de 145km, et pour seul compagnon, des road trains nous dépassant à toute allure. Etant donné la (très) haute consommation d’essence de notre van et vu le nombre de km à parcourir durant notre voyage, nous roulons à maximum … 90km/h. Parfois, c’est long. Concernant le paysage, c’est beau. Ca se ressemble souvent … de longues étendues de terre rouge et quelques arbres, arbustes par ci par là. Parfois, une voiture carbonisée ou simplement abandonnée, parfois une caravane en mille morceaux des suites d’un frontal avec un road train qui nous rappelle d’être prudents. Et puis parfois, un kangourou, un émeu (sorte d’autruche), voire un mouton ou encore une vache. Vous l’aurez compris, le Nullarbor, c’est long mais assez divertissant à la fois.
Une vache traversant la route devant nous en toute liberté …
Une voiture carbonisée sur le toit dans un des rest area où nous avons logé…
Pour en finir avec ce Nullarbor, le soleil tant redouté ne s’est finalement quasi pas manifesté. Il a draché durant nos 3 jours de route, éclairant et tonnant à tout va.
La fin de la traversée se situe à Ceduna, première petite ville de quelques centaines d’habitants dans le South Australia, le deuxième Etat que nous traverserons durant notre séjour en Australie. Grand soulagement au moment de rejoindre Ceduna. Les craintes de galères liées à l’isolement en cas de problème au milieu de nulle part étaient derrières nous. Arrivé à Streaky Bay, nous pouvions le dire :
Péninsule d’Eyre
Après avoir traversé l’Eyre Highway, nom de la route du Nullarbor, nous avons mis le cap sur l’Eyre Peninsula, ce triangle géographique composé des villes de Streaky Bay à l’Ouest, Port Lincoln à la pointe sud et Port Augusta à l’Est.
Cette région est réputée pour ses animaux marins, à chaque ville sa spécialité. Aux alentours de Streaky Bay, nous avons pu observer des Sea lions, des otaries. Arrivés à Port Lincoln, nous découvrions que la ville était une des deux seules du monde où il était possible d’aller nager en cage avec les grands requins blancs… Après avoir fortement hésité au vu du prix hors budget (+/- 500$/pers), nous avons finalement opté pour les requins en aquarium. C’est pas mal aussi … 🙂 On s’en contentera.
Reproduction taille réelle d’un requin de 5m pêché dans les années 90 à Streaky Bay.
A Port Lincoln, nous avons vécu notre première expérience en couchsurfing, ce phénomène dans lequel des locaux vous offrent l’hospitalité gratuitement ainsi que l’accès à leur toilette et à leur douche, ce qui, dans ce genre d’aventure, fait particulièrement plaisir. Pour cette première, en dépit de l’extrême gentillesse du bonhomme, sa maison était dans un état pas possible … Du coup, on a passé la nuit dans le van garé sur son parking. Une douche rapide sur nos tongs, et nous étions partis.
La nuit suivante, nous l’avons passé à Point Gibbon, sur la route de Port Augusta. Ce rest area était particulièrement sympa. Nous logions dans les dunes à 30m de l’Océan. Nous y avons rencontré un couple de pensionnés australiens avec qui nous avons pris l’apéro en regardant le coucher de soleil. Un très chouette moment de notre premier mois d’aventures. Qui plus est, contrairement à ce que nous avions connu jusque là, cet emplacement n’était pas envahi par les mouches.
Vue de la fenêtre au petit matin – lever du jour
Le lendemain, en route pour Port Augusta, cette ville située au carrefour de l’Australie, où chaque route mène à l’autre bout du pays. Nous concernant, nous allions prendre la direction du Centre Rouge et sa ville principale, Alice Springs, dans le Northern Territory.
Ayant déjà parcouru plus de 6000km jusqu’ici, nous souhaitions procéder à notre premier « full service » du van, c’est-à-dire une révision totale du véhicule. Nous voulions effectuer ce service à Port Augusta qui est la dernière ville avant de rejoindre Alice à 1300km. Pensant que cela allait prendre du temps, nous avions cherché un second hôte pour couchsurfer une ou deux nuits dans le centre de la ville. Cette deuxième expérience constituera à coup sûr un grand moment de notre séjour en Australie. L’homme n’étant pas à son domicile avant tard le soir, il nous a indiqué où se trouvait la clé de sa maison sans avoir aucune information à notre propos. Il nous a invité à nous installer, à faire comme chez nous. A l’inverse de ce que nous avions vécu à Port Lincoln, cette deuxième maison correspondait à tout ce que nous pouvions rêver de mieux ! Grande terrasse, grande chambre climatisée, énorme living avec vue sur la ville, … juste parfaite. Quelle différence de culture, de mentalité, nous ouvrir les portes de sa maison de cette façon, c’est juste … incroyable et tellement inconcevable dans notre petite Belgique.
Photo de l’avant de la maison et photo prise depuis la grande terrasse.
Finalement, nous sommes restés deux nuits chez Stuart, un homme d’une cinquantaine d’années très sympathique et avec qui nous avons passé une excellente soirée-barbecue en compagnie d’une autre backpacker allemande, également de passage à Port Augusta.
De cette ville, nous ne retiendrons sans doute que cela. Il est vrai que, bien que bercée par une rivière dans laquelle nagent et sautent des ponts, sans crainte, de jeunes enfants aborigènes, Port Augusta manque d’intérêt.
Les aborigènes … parlons en… que dire ? D’apparence différente, étrange, bizarre, pour ne pas dire moche… ne semblent pas méchants, ni même mal intentionnés, même s’il est vrai que leur style de vie particulier, errant dans les rues à pieds nus à l’image de clochards, ne rassure pas pour autant. Les quelques contacts que nous avons eu jusqu’ici avec eux n’ont pas été mauvais pour la cause. Dernièrement, un homme et une dame d’une cinquantaine d’années nous ont accosté à une pompe d’essence en nous donnant de l’argent pour leur acheter des bières nous-mêmes, étant donné que les autorités leur en refusent l’accès suite à un problème d’alcoolisme récurrent dans leur communauté. Nous n’avons évidemment pu qu’accepter. 🙂
Pour plus d’exemples … voir Google Images 🙂
Voyage dans l’outback : le Red Centre
Après un passage dans un supermarché afin d’y faire des provisions pour une semaine, notamment de nombreuses bouteilles d’eau, nous avons pris la route du Centre Rouge de l’Australie, en plein milieu de cet immense pays, au milieu de l’Outback.
Première destination, le parc national Uluru – Kata-Tjuta à 1300 km de Port Augusta. Immédiatement, après quelques dizaines de km sur la Stuart Highway qui traverse le pays du Nord au Sud, nous avions compris que ce voyage ne serait pas de tout repos. La chaleur était pesante avec un minimum de 35° (encore 30° vers 22h) et surtout, pratiquement aucun vent. Les nuits étaient courtes et dures, sans air dans le van, même avec les portes ouvertes. De plus, étant donné la chaleur de l’air, notre frigo ne refroidissait plus … toutes nos provisions étaient chaudes et nous avons dû jeter une bonne partie de nos courses. Ce qui fait évidemment mal au portefeuille vu le coût de la vie en Australie. Même l’eau, nous la buvions chaude et lorsqu’on parvenait à en refroidir une bouteille, c’était un grand moment 🙂 C’est fou à quel point durant ce voyage, des petites choses banales de la vie de tous les jours peuvent être hautement savourées ! C’est sans doute cela qui fait toute la richesse de cette expérience au bout du monde ! A chaque galère sa solution…
Coucher de soleil au milieu de nulle part dans l‘Outback
A la vue du grand rocher d’Uluru (Ayers Rock), nous nous sentions tout petits, tellement cet élément de la nature est impressionnant de par sa taille. Sa couleur, changeant au fil des heures du rose au brun en passant par le rouge, impressionne également et rend cette visite inoubliable.
Quelques minutes plus tard au début du coucher de soleil.
Situés à 50km à l’Ouest d’Uluru, les monts des Kata Tjuta nous ont également saisi de par leur grandeur. Les quelques petites randonnées que avons marché nous ont conduit à de magnifiques points de vue entre ces énormes falaises de couleur rouge.
Mt Olga (500m de haut)
Le lendemain, nous avons roulé jusqu’au Kings Canyon, le soit disant Grand Canyon australien. A nouveau, la balade dans la vallée du canyon nous a permis d’observer de magnifiques endroits au milieu de la nature. Par contre, nous n’avons jamais vu le jet d’eau du canyon, il fait trop sec à cette période de l’année nous a-t-on dit… Il est vrai qu’il a fait mourant ces quelques jours dans le désert. D’ailleurs, les balades de plus de 6km (dont deux qui étaient initialement sur notre programme) étaient inaccessibles à partir de 11h. Dommage mais ce que nous avons vu en valait à tous les coups d’ores et déjà le détour !!
Après avoir visité ces deux parcs nationaux, nous avons roulé 6h pour rejoindre Alice Springs, l’oasis du désert à mi parcours entre Adelaide au Sud et Darwin au Nord, chacune distante de 1500km. Les routes de l’outback sont assez comparables à celles du Nullarbor. Vous n’y voyez rien à l’horizon pendant des kilomètres et des kilomètres et y croisez de temps en temps des animaux ou des objets inédits.
Alice Springs est une petite ville sympa peuplée d’aborigènes aux allures toujours particulières. Nous avons profité de passer quelques jours dans une ville pour aller prendre un verre ou l’autre dans les chouettes bars atypiques des environs et manger un bout dans un restaurant, ce qui ne s’était plus produit depuis plus d’un mois !
Nous nous sommes également rendu dans le Reptile Centre où nous avons eu la “chance” d’y rencontrer Terry, le crocodile marin … et Tof, le python olive, en principe inoffensif !!!
Grand moment après de longues minutes d’hésitation …
Terry dans son environnement naturel … pourvu que ce soit le seul qu’on rencontrera 😉
Lundi matin, nous avons repris la route en direction d’Adelaide à 1500 km d’Alice Springs. Au programme, une seule ville entre les deux à visiter : Coober Pedy et sa mine d’opale.
Après 200km, notre van n’a pas voulu redémarrer après un court arrêt à une pompe d’essence. Nous avons essayé de recharger la batterie avec des câbles d’autres backpackers français, tenté de pousser le van pour qu’il reprenne mais rien n’y changeait… Nous étions bloqués ! Très embêtant ! L’assistance à laquelle nous avons souscrite offre le dépannage gratuitement dans un rayon de 100 km de la première ville, au delà il faut payer des frais supplémentaires. Etant à 200km d’Alice Springs, la première ville aux alentours, ces frais étaient de 700$ !! Une fortune !! Du coup, nous avons cherché des personnes acceptant de nous remorquer en direction d’Alice pour ne pas devoir les payer. Les minutes passèrent et nous ne trouvions personne … et puis nous sommes tombés sur deux jeunes backpackers, un londonien et un Hollandais. Ils ne prenaient pas la même direction mais ont accepté de nous conduire 100km plus près de la ville pour qu’on puisse faire venir le dépanneur sans devoir payer cette somme! Super sympa !! Finalement, ils sont restés avec nous jusqu’à ce matin et nous avons passé une excellente soirée tous les quatre hier soir.
Ce matin, en attendant le dépanneur, nous avons réessayé de démarrer le van et miracle … il a repris. Dix minutes plus tard, l’homme était là pour nous remorquer et nous ne savions que faire. Prendre le risque de continuer en espérant que cette mésaventure ne se reproduise pas ou remonter avec lui jusque Alice Springs pour qu’un mécanicien check le van … Nous avons opté pour cette deuxième option et a l’heure où nous écrivons cet article, les mécaniciens sont entrain de remplacer les bougies de notre van qui semblent être la cause de notre problème. Au final, ce problème nous aura coûté quelques 500$ mais cela aurait pu être bien pire si nous n’avions pas croisé le chemin de Patrick & Lewis, ces deux sympathiques backpackers !!
La suite de l’aventure prochainement, en espérant que ces galères soient derrières nous!!
Merci de nous lire !!
Harry & Morgane.
PS : On pète de chaud !!!
🙂